Edito du président

Maurice Monoky

Billet d’humeur

Mesdames, Messieurs, chers collègues et pour la plupart d'entre vous, chers amis,

C’est avec plaisir que je présente tous mes vœux de bonheur et de santé pour cette année 2024, en premier lieu à nos 38 adhérents de l'AROFESEP, à l’ensemble des organismes de formation de la Branche privée, à l’ensemble des acteurs de l’emploi et de la formation privés et publics en Région Hauts-de-France.

La période des vœux est aussi une période d’expression des doléances et de souhaits. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser finalement les Assises de la Formation tout au long de la vie et de l’Éducation Permanente en Hauts-de-France à cette occasion. Pour tout vous dire, nous devions réaliser cet événement en novembre à l’occasion du mois de l’ESS sur plusieurs jours, en direction des professionnels de la Branche, des partenaires sur plusieurs lieux. Mais l’actualité des organismes de formation, en particulier de l’AROFESEP, et des difficultés récurrentes exprimées mais non prises en compte par nos interlocuteurs, ont largement entamé cette dynamique d’échange souhaitée pour tous !

De plus, même si nous avons échappé à une nouvelle réforme de la formation, nous avons pris en compte le mouvement des acteurs de l’emploi, avec en particulier la création de France Travail et de façon plus large la loi Plein emploi, qui va nécessairement avoir un impact dans nos organismes et nos rôles auprès des personnes qui souhaitent se former !

Nous allons d’ailleurs souhaiter mobiliser l’influenceur star de cette mutation dans le cadre de nos Assises, vu les contraintes d’agenda de fin d’année et le changement de fonction à compter du 1er janvier. Mais au final, les stars aujourd’hui, c’est un peu nous !

Quand j’ai rédigé mes premières notes d’ouverture des Assises, je tenais à exprimer nos frustrations, les attentes des organismes de formation en lien avec les syndicats de la Branche, en particulier le Synofdes, et les acteurs de la compétence. Mais l’actualité récente du mouvement des agriculteurs a bouleversé mon approche. En effet, j’ai retrouvé un certain nombre de syndromes communs. Je vous rassure, nous n’allons pas présenter (enfin je ne pense pas !) 141 mesures à porter à la gouvernance de la formation professionnelle et convaincre en région le CREFOP.

Néanmoins, on peut cocher beaucoup de cases communes :

  • Difficultés des TPE de formation récurrentes avec fermeture en masse sur la durée de ma présidence 2006/2024 (18 ans !)
  • Des réformes de la formation tous les 2 ans en moyenne, avec une segmentation et une complexité de gestion amplifiées par les crédits européens très souvent.
  • Une difficulté de maintenir des Instances en Dialogue et de prise en compte des besoins de la Branche Formation, en particulier sur l’impact de l’inflation et des difficultés de mise en œuvre des formations elles-mêmes par défaut de sourcing. Nos interpellations par écrit ne font même pas l’objet d’un minimum de respect par une réponse de nos interlocuteurs. Cette décision n’augure pas un climat de coopération.
  • Une précarité des métiers accentuée par des modes de financement et des concurrences organisées par un mode marché en stop and go !
  • La transformation des métiers de la formation au vu de l’impact des transitions numériques et écologiques, une adaptation permanente de nos personnels dans un cadre contraint et de plus en plus exigeant en termes de résultats/performances.

Au final, les organismes de formation doivent intégrer des fonctions telles que le sourcing (allons-nous au débat du public ?), la remobilisation du public (mobilisation/impact de la formation sur le projet), assurer le maintien en compétence du public, certifier les compétences du public et assurer son placement à l’emploi (aller vers les entreprises).

Certes, souvent il nous est opposé le fait que l’on ait répondu au cadre et que l’on ait signé. Néanmoins, à quand l’arrêt du fonctionnement en silo ? À quand un meilleur pilotage et une meilleure coordination des acteurs de l’emploi et de la formation ? À voir avec la loi Plein Emploi ? Sauf que la posture est aujourd’hui plus d’accompagner les RH des entreprises et des employeurs dans un cadre plus contraint d’engagement d’accès à la formation tant pour les demandeurs d’emploi que pour les salariés !

Néanmoins, j’apporterai une nuance de taille à travers l’effort exclusif de l’État de 2018 à 2023 à travers le PIC en direction du public le plus éloigné de l’emploi, qui a permis à la région et à l’ensemble des acteurs OPCO/IAE de bénéficier de moyens jamais égalés sur l’ensemble de ma carrière 1984/2023 (39 ans).

Certes, les formations entreprises/salariés à travers le CPF ont éprouvé des difficultés malgré le conseil en évaluation professionnel et la réforme de la mobilité professionnelle qui, en règle générale, bénéficie aux personnes plus qualifiées.

Alors QUID de la Loi/Emploi, du challenge de France Travail (nouveau-né au 01/01/2024) ? J’espère que cette journée de travail nous permettra, à défaut de réinventer l’avenir de la Branche de formation, à minimum d’éclaircir le rôle de chacun des acteurs pour la réussite, au final, de notre belle région et de chacun de ses habitants sur le plan du mieux vivre ensemble à travers une citoyenneté épanouie sur le plan social, culturel et professionnel. Aussi, je propose que l’on passe à notre temps de réflexion collective et collégiale de 9h30 à 11h30. 11h30 : synthèse des animateurs.